Haïti : clôture de la Table sectorielle sur la sécurité, entre inquiétudes et appels à l'action
- Marvens Pierre
- 4 août
- 2 min de lecture

Le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH) a clôturé, lundi 28 juillet, la Table sectorielle sur la sécurité (TSS) par une quatrième conférence consacrée aux défis et perspectives des forces de sécurité nationales et internationales engagées en Haïti.
Cette dernière rencontre, organisée à Port-au-Prince, a réuni des représentants de la Police nationale haïtienne (PNH), de l’armée, de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS), ainsi que des acteurs de la justice et de la société civile.
Intervenant en sa qualité de chef du Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN), le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a reconnu la gravité de la crise sécuritaire. Il a toutefois évoqué « une lueur d’espoir » face à des défis majeurs, saluant le dévouement des forces de l’ordre et le soutien de la MSS.
« Des mesures et des allocations financières sans précédent ont été engagées dans le domaine de la sécurité », a-t-il affirmé, tout en évoquant la mise en place d’une task force utilisant des moyens spécialisés, notamment des engins explosifs, dont les résultats restent peu documentés.
Malgré ces déclarations, les représentants de la société civile ont exprimé de fortes réserves. Maître Gédéon Jean, coordonnateur du CARDH, a questionné l’existence d’un plan gouvernemental clair pour enrayer l’expansion des gangs armés. Il a souligné les limites logistiques entravant les opérations sécuritaires, et plaidé pour le respect strict des droits humains.
Les participants issus de la société civile ont exprimé leur inquiétude face au manque de moyens, à l’insuffisance de volonté politique et à la dégradation constante des conditions de sécurité. Le CARDH appelle les autorités à adopter une approche concrète pour éviter un effondrement total des droits fondamentaux dans le pays.
Soutenue par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, la TSS a organisé quatre conférences entre mars et juillet. Ces rencontres ont permis d’analyser la complexité de la crise sécuritaire en Haïti, ses implications pour l’état de droit et ses conséquences sur les droits humains. Elles visent également à nourrir le plaidoyer pour un retour effectif à la légalité institutionnelle.
GJ/LFM
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