Haïti et la lutte contre les changements climatiques
- Jean Guerby
- 10 sept.
- 2 min de lecture

Au cours d'une décennie, soit la période de 2000 à 2010, Haïti est responsable seulement de 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Bien qu'il s'agit d'un taux relativement faible; les secteurs de l'énergie et du transport sont en partie responsables de ses emissions, malgré le pays ne dispose pas de grandes structures industrielles ou energétiques.
Dans le cadre de la préparation du rapport biennal, conformément à l’Accord de Paris sur les changements climatiques, et aux engagements auprès de la Convention Cadre des Nations-Unies pour le Changement Climatique (UNFCCC), le mardi 9 septembre, le Ministère de l’Environnement, à travers la Direction des Changements Climatiques (DCC), a organisé un atelier sur l'inventaire des GES.
Les GES dont les plus répandues: gaz carbonite, méthane, ou protoxyde d'azote, contribuent au rechauffement de la planète. Dans le cas d'Haïti, la méthane représente la plus large proportion des émissions, soit 69,82% en 2010. Selon cet inventaire réalisé sur une décennie, les secteurs clés en terme d'émission, concernent surtout la fermentation entérique, un procéssus organique produisant du méthane comme sous-produit; l'utilisation des terres; la riziculture; le transport ou encore les Industries manufacturières et constructions.
Selon les constats de la Dr Gerty Pierre, directrice des changements climatiques au sein du Ministère de l'Environnement, les emissions peuvent être plus conséquentes lors de la prochaine évaluation qui s'étendra de 2011 à 2024. Cette période étant marquée par des boulversements sécuritaires, dont les assauts des gangs sur les quartiers. En incidiant maisons et cadavres, ces derniers peuvent contribuer indirectement à cette augmentation des emissions des GES, a-t-elle précisé, sans oublier la mauvaise gestion des déchets.
Par ailleurs, l'incendie, en 2023, de la Faculté d'Agronomie et des Médecines Vétérinaires (FAMV) de l'Université d'État d'Haïti (UEH), bras technique du Mistère de l'environnement, qui n'a même pas pris part à cette activité, témoigne un handicap majeur dans la recherche dédiée à ce secteur.
Dr Gerty Pierre affrime que la mise à l'arrêt de cette faculté diminue sur la fréquence des travaux, réalisés généralment de concert avec le bureau des mines et de l'énergie (BME). De plus, le contrôle des gangs sur certaines zones considerées comme échantillon pour mener des enquêtes, constitue un second volet important.
Pourtant en juillet 2019, le Ministère de l’Environnement avait publié officiellement sa Politique Nationale de lutte contre les Changements Climatiques (PNCC). De quoi montrer à la face du monde l'intérêt d'Haïti dans la lutte contre le rechauffement de la planète.
Altidor Jean Robert, directeur des ressources énergétiques au BME, a rappelé l’importance de la réalisation du rapport biennal. Selon lui, il est crucial pour Haïti, si le pays souhaite bénéficier de soutiens afin de faire face aux dérèglements climatiques ou de s’y adapter, étant donné qu’il fait partie des États les plus pauvres et qu'il n’émet qu’une très faible quantité de GES, alors qu'il subit le plus durement les conséquences.
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