L’ONU condamne avec fermeté les massacres à Cabaret et Arcahaie
- Marvens Pierre
- 15 sept.
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Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a fermement dénoncé dimanche les massacres perpétrés par des gangs armés dans les communes de Cabaret et Arcahaie, au nord de Port-au-Prince, qualifiant ces actes d’"attaques brutales" contre des civils innocents. Cette prise de position intervient alors que la violence des gangs continue d’ensanglanter Haïti, aggravant une crise humanitaire déjà alarmante.
Selon des rapports locaux corroborés par l’ONU, au moins 42 personnes, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont été tuées le 11 septembre dans le village de Labodrie, situé entre Cabaret et Arcahaie. Les assaillants, membres de la coalition de gangs "Viv Ansanm", auraient incendié des habitations et ouvert le feu de manière indiscriminée, faisant notamment parmi les victimes un enfant de quatre ans et sa grand-mère. Cette attaque serait une représaille à la mort d’un chef de gang local, tué lors d’un affrontement avec les forces de sécurité haïtiennes le 7 septembre.
Dans une déclaration relayée par son porte-parole, M. Guterres a appelé à ce que "les responsables de ces actes odieux soient traduits en justice" et a exhorté la communauté internationale à intensifier son soutien à la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS). Cette mission, dirigée par le Kenya, manque cruellement de ressources humaines, logistiques et financières pour contrer l’emprise croissante des gangs, qui contrôlent désormais de vastes portions du territoire haïtien.
L’ONU a également réitéré son appel à transformer la MMAS en une opération de maintien de la paix sous l’égide des Nations unies, une proposition soutenue par le Conseil de sécurité pour garantir un financement stable et une coordination renforcée. Depuis le début de l’année 2025, plus de 5 000 personnes ont été tuées dans des violences liées aux gangs, selon des estimations onusiennes, tandis que des centaines d’écoles ont été contraintes de fermer dans les zones affectées, privant des milliers d’enfants d’éducation.
Les États-Unis, l’Union européenne, la France et l’Espagne ont joint leur voix à celle de l’ONU, condamnant ces "actes de barbarie" et appelant à une action concertée pour rétablir la sécurité. Le gouvernement haïtien, de son côté, a promis une réponse ferme, bien que la Police nationale haïtienne (PNH) demeure entravée par un manque chronique de moyens.
Alors que la situation sécuritaire continue de se détériorer, les observateurs internationaux mettent en garde contre un risque d’effondrement total de l’État de droit en Haïti. L’ONU appelle à une mobilisation urgente pour protéger les populations vulnérables et rétablir la stabilité dans le pays en proie à une crise sans précédent.
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