Quand les bandits appellent et que la police met en garde : les déplacés au cœur de l’incertitude
- Ritchy fortuné
- 31 août
- 2 min de lecture

Depuis plus d’une semaine, les habitants de Solino et du Bas-Delmas se sont lancés dans une vaste opération d’assainissement de leur quartier en vue d’un retour prévu dans les prochaines semaines. Cette initiative fait suite à l’annonce d’un retrait tant ambigu que flou des zones qu’ils occupaient depuis des mois.
Pour justifier ce retour jugé risqué dans leur quartier, les déplacés évoquent leurs mauvaises condition de vies dans les camps de fortune ainsi que le laxisme des autorités étatiques qui, selon eux, tardent à prendre des mesures drastiques pour contrer les bandits.
Impuissante jusque-là dans la bataille contre les terroristes, la Police Nationale se contente d’inciter la population à la prudence. Dans un message audio publié sur les comptes officiels de l’institution, elle demande aux habitants de ne pas se laisser influencer par l’appel lancé par les criminels, redoutant l’émergence d’une complicité entre population et bandits.
Une forme de complicité, assumée ou implicite, qui pourrait entrainer des victimes collatérales lors des opérations policières, avait déclaré plus tôt, le porte-parole de la PNH, Michel-Ange Louis Jeune.
Pour l’instant, la mise en garde lancée par la PNH aux riverains semble tomber dans l’oreille de sourd. Une situation qui prouve une fois de plus l’influence grandissante des groupes armés, qui défient ouvertement l’Etat à travers ces différentes institutions. Il s’agit là d’une interprétation partagée par certains observateurs, qui appellent à un changement de leadership à la tête du pays afin d’éviter le pire.
D’autres voient dans cette initiative une entente, à peine voilé, entre les gangs et les dirigeants dans la perspective d’une issue encore inconnue. D’ailleurs, le lancement des travaux de nettoyage s’est fait en présence de la mairie, avec l’utilisation des matériels appartenant à l’Etat haïtien.
Dans ce jeu d’interprétations, une seule certitude subsiste : les bandits ont laissé derrière eux un paysage dévasté, en ruine, avec la possibilité d’un retour brutal au moment qu’ils jugeront opportun.
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