Le Département d’État américain a annoncé mardi une récompense de 5 millions de dollars pour toute information menant à l’arrestation ou à la condamnation de Jimmy Chérizier, alias « Barbecue », chef du gang haïtien « Viv Ansanm » et désigné comme organisation terroriste étrangère, responsable de massacres et de viols de masse.

Et pourtant, malgré les satellites, les réseaux de renseignement et tous les moyens technologiques à sa disposition, l’Amérique affirme ne pas savoir où il se trouve. Pendant ce temps, dans son fief de Port-au-Prince, des journalistes le filmaient et l’interviewaient librement. Le contraste est saisissant : un criminel international, libre au cœur de son territoire, alors que la première puissance mondiale clame son incapacité à le localiser. De plus, le fameux très recherché "Barbecue " a toujours déclaré qu'il est constamment chez lui à Delmas 6, non loin du bâtiment logeant jadis l'inspection Générale de la PNH.

Quelques heures après l’annonce de la mise à prix, Jimmy Chérizier a publié une vidéo pour affirmer qu’il est prêt à collaborer avec le FBI… mais à ses conditions. La scène est absurde et révélatrice : celui que les autorités cherchent désespérément se positionne publiquement, presque défiant, et impose ses termes.

Pour les Haïtiens, cette situation est amère : des sanctions, des programmes internationaux, une mise à prix colossale, une mission multinationale… et un criminel visible dans son pays, libre de défier ceux censés le traquer. La puissance proclamée reste lettre morte face à la réalité sur le terrain.

La mise à prix devient ainsi moins un outil de justice qu’un spectacle de puissance inefficace, soulignant une incohérence flagrante entre les moyens déployés et les résultats obtenus.

Et pour le citoyen haïtien, le message est clair : "la justice internationale peut afficher sa force, mais elle reste impuissante là où elle devrait agir!".

Éditorial | Le Flux Media